đŸŒ€ïž Toute Conscience Est Conscience De Quelque Chose

Ceserait donc quelque chose qui serait l’inverse de la conscience. Par exemple une partie de mes souvenirs sont inconscient parce que je n’y pense pas, ils ne sont pas actuellement dans mes pensĂ©es. On appelle Ă©galement un acte inconscient une activitĂ© que j’effectue sans intentions, sans y pensĂ©s, il y dans cette idĂ©e d’inconscient quelque chose du l’ordre du mĂ©canique. Le Laconscience serait donc identifiĂ©e Ă  l’ĂȘtre humain, et n’appartiendrait qu’à lui seul. Elle serait mĂȘme ce qui nous dĂ©marque de tous les autres animaux et nous Ă©lĂšve au dessus d’eux. En fait, ce n’est pas tout Ă  fait exact. En rĂ©alitĂ©, la conscience n’existe pas que chez l’ĂȘtre humain, et on peut, schĂ©matiquement Toute conscience est conscience de quelque chose” car il n'y a pas de pensĂ©e de "rien" = la conscience "contient" toujours des objets = Toute conscience, toute pensĂ©e contient un cogitatum la conscience n’est pas rĂ©duite Ă  "je pense" Touteconscience est conscience de quelque chose. Husserl Edmund. citation. Tweet Share Share. Share. Toute conscience est conscience de quelque chose. MĂ©ditations cartĂ©siennes (1931) Citations de Edmund Husserl Edmund Husserl. Autres citations. Octobre a toutes les colĂšres, – Novembre a toutes les chansons – Des ruisseaux dĂ©bordant d’eau claire, – E GĂ©rard Laconscience pure, c’est la conscience de toute chose, sans l’idĂ©e d’avoir conscience. C’est l’expĂ©rience la plus directe Ă  l’ĂȘtre. On voit, on sait, on sent, sans aucune barriĂšre entre soi et l’expĂ©rience, sans que jamais ne s’interpose entre soi et l’objet l’idĂ©e que l’on observe, que l’on sent, que l’on voit Hussel: toute conscience est conscience de quelque chose On peut douter de l’objectvitĂ© de la conscience : thĂ©ories du soupçon (Ricoeur) Nietzsche : on a exagĂ©rĂ© la libertĂ© de la conscience qui n’est qu’un fantĂŽme d’égo constituĂ©e par l’influence de l’avis d’autrui Sartre : autrui est le mĂ©diateur entre moi et moi-mĂȘme Jai alors dĂ©cidĂ© de profiter de cette opportunitĂ© pour vous partager mon ressenti face au monde, mes pensĂ©es et d'oublier ici mes soucis. La vie est un jeu, nous vivons ce jeu ; elle est factice et artificielle, mais Ă  la fois rĂ©elle et essentielle. Elle est paradoxale, et c'est ce paradoxe que je veux mettre en Ă©vidence. Now, let's go b Qui a une connaissance claire et rĂ©flĂ©chie de quelque chose, qui saisit quelque chose avec suffisamment de nettetĂ© pour en tenir compte le cas Ă©chĂ©ant. On le fĂ©licitait de toutes parts d'avoir rompu avec les partis extrĂȘmes, les hommes dangereux, d'ĂȘtre conscient des responsabilitĂ©s gouvernementales ( A. France , L'Île des pingouins, 1908 , p. 358). I L'intentionnalitĂ© de la conscience c'est le mouvement dans lequel la conscience, comme acte de relation vise un cogitatum c'est Ă  dire une chose qui n'est pas elle. Ce mouvement rĂ©vĂšle donc l'existence d'une chose. Dire que toute conscience est conscience de quelque chose c'est dire que le cogito et le cogitatum sont donnĂ©s dans le vKF0. Professeur Dominique Laplane est neurologue. Ancien chef de service Ă  la PitiĂ© SalpĂȘtriĂšre. Professeur honoraire Ă  l’UniversitĂ© Paris VI. Le Professeur Laplane commence par Ă©voquer la difficultĂ© qu’il y a Ă  dĂ©finir la conscience en citant une phrase de William James On sait ce qu’est la conscience tant qu’on ne nous demande pas de la dĂ©finir. » Pour essayer d’approcher ce que peut ĂȘtre la conscience, Dominique Laplane va Ă©voquer le cas de certains de ses patients qui souffrent d’un syndrome appelĂ© perte de l’auto-activation » qu’il a dĂ©crit dĂšs 1981. Ainsi le cas de V cet homme d’un haut niveau intellectuel Ă©tait inerte aprĂšs un accident cĂ©rĂ©bral. Il n’avait plus aucune rĂ©action. Il ne faisait rien de lui-mĂȘme tout au long de la journĂ©e. NĂ©anmoins, il rĂ©pondait aux questions qu’on lui adressait, montrait, lorsqu’on lui faisait faire des tests, qu’il avait conservĂ© son haut niveau intellectuel, et Ă©tait capable de jouer trĂšs bien au bridge. Distinguer conscience et contenu de la conscience À la question de savoir s’il Ă©tait conscient dans les moments oĂč il ne faisait rien, il rĂ©pondait oui. Mais quand on lui demandait ce Ă  quoi il pensait, il rĂ©pondait qu’il ne pensait Ă  rien que sa conscience Ă©tait vide ». Il s’agissait d’une conscience sans aucun contenu. Si la conscience peut exister sans contenu, alors une distinction doit ĂȘtre faite entre la conscience et le contenu de la conscience. Dans ce cas, la conscience est indĂ©pendante du traitement de son contenu, la cognition. Cela paraĂźt avoir deux consĂ©quences d’une grande importance Cela dĂ©construit l’adage phĂ©nomĂ©nologique selon lequel on n’est jamais conscient que de quelque chose ». Par ailleurs, l’existence d’un Ă©tat de conscience pure entre en rĂ©sonance avec les tĂ©moignages multisĂ©culaires fournis par un certains nombre de mĂ©ditants, tout particuliĂšrement dans les traditions orientales. Nous vous proposons de faire l’expĂ©rience de la pure conscience, distincte de ses contenus, lors de l’atelier suivant 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. 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La conscience puise ses aliments dans l'immense milieu qu'elle rĂ©sume en soi; mais elle ne le rĂ©sume et ne le contient qu'en le dĂ©passant, qu'en formant une synthĂšse originale, qu'en devenant l'acte de toutes ces conditions et de ces puissances subalternes. M. Blondel, L'Action,1893, p. ... il est impossible d'assigner Ă  une conscience une autre motivation qu'elle-mĂȘme. Sinon il faudrait concevoir que la conscience, dans la mesure oĂč elle est un effet, est non consciente de soi. Il faudrait que, par quelque cĂŽtĂ©, elle fĂ»t sans ĂȘtre conscience d' ĂȘtre. Nous tomberions dans cette illusion trop frĂ©quente qui fait de la conscience un demi-inconscient ou une passivitĂ©. Mais la conscience est conscience de part en part. Elle ne saurait donc ĂȘtre limitĂ©e que par elle-mĂȘme. Sartre, L'Être et le NĂ©ant,1943, p. ... l'unitĂ© de la conscience se construit ainsi de proche en proche par une synthĂšse de transition ». Le miracle de la conscience est de faire apparaĂźtre par l'attention des phĂ©nomĂšnes qui rĂ©tablissent l'unitĂ© de l'objet dans une dimension nouvelle au moment oĂč ils la brisent. Merleau-Ponty, PhĂ©nomĂ©nologie de la perception,1945, p. 39.− [La conscience chez l'homme, p. oppos. aux vĂ©gĂ©taux et aux animaux] 4. Radicale aussi, ... est la diffĂ©rence entre la conscience de l'animal, ... et la conscience humaine. Car la conscience correspond exactement Ă  la puissance de choix dont l'ĂȘtre vivant dispose; elle est coextensive Ă  la frange d'action possible qui entoure l'action rĂ©elle conscience est synonyme d'invention et de libertĂ©. Or, chez l'animal, l'invention n'est jamais qu'une variation sur le thĂšme de la routine. Bergson, L'Évolution crĂ©atrice,1907, p. 264.♩ [La conscience en tant qu'elle est prĂȘtĂ©e Ă  l'univers dans les visions poĂ©tiques, animistes] Dans toute la Nature, il [l'artiste] soupçonne une grande conscience semblable Ă  la sienne A. Rodin, L'Art,1911, pp. 218-2195. Sache que tout connaĂźt sa loi, son but, sa route; Que, de l'astre au ciron, l'immensitĂ© s'Ă©coute; Que tout a conscience en la crĂ©ation... Hugo, Les Contemplations,t. 3, La Bouche d'ombre, 1856, p. 435.− P. mĂ©ton. L'ĂȘtre humain mĂȘme, en tant qu'il est douĂ© de conscience. On ne peut pas rĂ©aliser que les autres gens sont des consciences qui se sentent du dedans comme on se sent soi-mĂȘme, dit Françoise S. de Beauvoir, L'InvitĂ©e,1943, p. 14.I.− [La conscience en tant qu'elle permet de connaĂźtre]A.− [La conscience du point de vue de son fonctionnement, de ses diffĂ©rents niveaux; la connaissance qu'elle donne du point de vue de sa qualitĂ©, de ses diffĂ©rents degrĂ©s de clartĂ©]1. PHILOSOPHIE− Courant, flux de la conscience [W. James, Bergson] ,,Flux qualitatif des Ă©tats intĂ©rieurs`` Piguet 1960. − Champ de la conscience. Champ de l'activitĂ© cĂ©rĂ©brale, dirigĂ© par l'attention qui dĂ©termine son contenu et sa plus ou moins grande ouverture, auquel se limite la conscience Ă  un instant donnĂ© cf. H. Ey, La Conscience, Paris, 1963, pp. 41-42.Contenu de la conscience 6. ... une attention trop contrainte Ă©trique l'action en rĂ©trĂ©cissant le champ de conscience et en pliant l'Ă©lan spirituel Ă  la courbure Ă©gocentrique. Mounier, TraitĂ© du caractĂšre,1946, p. Champ de conscience ouvert, rĂ©trĂ©ci, Ă©troit; ouverture, ampleur, largeur, resserrement, rĂ©trĂ©cissement, Ă©troitesse du champ de conscience; occuper, envahir, quitter le champ de la conscience; rĂ©trĂ©cir le champ de conscience.♩ P. ext. Champ de la connaissance claire. Or, pour que les sociĂ©tĂ©s puissent vivre dans les conditions d'existence qui leur sont maintenant faites, il faut que le champ de la conscience tant individuelle que sociale, s'Ă©tende et s'Ă©claire Durkheim, De la Division du travail soc.,1893, p. 15.− Fait, phĂ©nomĂšne de conscience. Modification du sujet. Acte de la conscience. Acte par lequel le sujet prend connaissance de cette modification 7. Non seulement l'attention donnĂ©e aux faits de conscience les modifie et les altĂšre, mais souvent elle les fait passer du nĂ©ant Ă  l'ĂȘtre; ou, pour parler plus exactement, elle amĂšne Ă  l'Ă©tat de faits de conscience des phĂ©nomĂšnes psychologiques qui n'auraient pas de retentissement dans la conscience sans l'attention qu'on y donne... Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances,1851, p. ... quand je veux m'exprimer, je fais cristalliser dans un acte de conscience un ensemble indĂ©fini de motifs, je rentre dans l'implicite, c'est-Ă -dire dans l'Ă©quivoque et dans le jeu du monde. Merleau-Ponty, PhĂ©nomĂ©nologie de la perception,1945, p. 342.− État de conscience. Ensemble des phĂ©nomĂšnes existant simultanĂ©ment dans la conscience Ă  un instant donnĂ© et dont la succession reprĂ©sente l'activitĂ© cĂ©rĂ©brale du sujet 9. ... plus un Ă©tat de conscience est complexe, plus il est personnel, plus il porte la marque des circonstances particuliĂšres dans lesquelles nous avons vĂ©cu, de notre sexe, de notre tempĂ©rament. Durkheim, De la Division du travail soc.,1893, p. État de conscience individuel, personnel, actuel, habituel; Ă©tats de conscience vĂ©cus, identiques, contraires, nouveaux; succession, multiplicitĂ© des Ă©tats de conscience; analyser un Ă©tat de ,,Il est abusif d'employer l'expression Ă©tat de conscience comme synonyme de fait de conscience; cette mĂ©prise est trĂšs frĂ©quente`` Goblot 1920.− Conscience psychologique. Intuition par laquelle l'homme prend Ă  tout instant une connaissance immĂ©diate et directe, plus ou moins complĂšte et claire, de son existence, de ses Ă©tats et de ses actes 10. Le psychologue, lui, se bornait Ă  Ă©tudier la conscience de soi », qu'il prĂ©sentait comme un acte de pure apprĂ©hension psychologique obtenu en dĂ©tachant le regard intĂ©rieur de toute liaison avec la vie du corps et les solidaritĂ©s de milieu. Or la donnĂ©e la plus immĂ©diate de la conscience psychologique n'est pas un Ă©tat, fĂ»t-il subtil, fĂ»t-il unique, c'est une affirmation, saisie comme telle, par elle-mĂȘme, dans son exercice d'abord, puis dans sa propre rĂ©flexion sur son activitĂ©. Mounier, TraitĂ© du caractĂšre,1946, p. 524.− [La connaissance intervient en dehors de la distinction sujet connaissant − objet connu − acte de connaĂźtre, le fait conscient n'Ă©tant pas distinguĂ© de la connaissance, de la conscience, que le sujet en a] Conscience immĂ©diate, conscience spontanĂ©e. Connaissance instantanĂ©e, non accompagnĂ©e d'effort, du vĂ©cu tel qu'il se prĂ©sente. Synon. conscience instantanĂ©e, irrĂ©flĂ©chie, primaire, brute...La conscience immĂ©diate n'est rien sans l'entendement qui cherche Ă  comprendre ce qu'elle Ă©prouve globalement RicƓur, Philos. de la volontĂ©,1949, p. 20211. ... il y a entre la conscience immĂ©diate et la pensĂ©e le sujet pensant la relation mĂȘme qu'il y a entre le donnĂ© quel qu'il soit, mĂȘme purement psychique et l'idĂ©e, c'est-Ă -dire le contenu intelligible non posĂ© comme existant qui seul peut rendre raison du donnĂ©, tout en maintenant d'ailleurs le caractĂšre contingent. Marcel, Journal mĂ©taphysique,1914, p. 22.− [La connaissance se construit par l'opposition sujet connaissant − objet connu − acte de connaĂźtre, le fait conscient est distinguĂ© de la connaissance, de la conscience que le sujet en prend] 12. La conscience qui compare les phĂ©nomĂšnes est un acte reprĂ©sentatif de la relation donnĂ©e entre eux. .... La comparaison Ă©lĂ©mentaire appartient Ă  l'animal. L'homme seul, en comparant, se reprĂ©sente la comparaison mĂȘme. L'homme prend pour reprĂ©sentĂ©s ses actes, ses opĂ©rations comme telles. Cette conscience de la conscience est la rĂ©flexion. Renouvier, Essais de crit. gĂ©n.,3eessai, 1864, p. IX.♩ Conscience rĂ©flĂ©chie. Connaissance claire indirecte, accompagnĂ©e d'effort, la conscience effectuant un retour rĂ©flexif sur elle-mĂȘme pour analyser et caractĂ©riser avec exactitude le fait conscient ou l'objet de la conscience. Synon. conscience claire et temps, tel que se le reprĂ©sente la conscience rĂ©flĂ©chie, est un milieu oĂč nos Ă©tats de conscience se succĂšdent distinctement de maniĂšre Ă  pouvoir se compter Bergson, Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience,1889, p. 78.♩ [Conscience rĂ©flĂ©chie en oppos. paradigmatique] Mouvement et poids sont des distinctions de la conscience rĂ©flĂ©chie la conscience immĂ©diate a la sensation d'un mouvement pesant, en quelque sorte Bergson, Essai sur les donnĂ©es immĂ©diates de la conscience,1889, p. 4913. La conscience rĂ©flĂ©chie s'arrĂȘte sur une muraille infranchissable de conscience brute, qui surplombe directement l'inconscient. Ruyer, Esquisse d'une philos. de la struct.,1930, p. Conscience primitive, conscience rĂ©flĂ©chie, conscience subjective, conscience objective cf. Lalande 1968.− Prise de conscience. ,,Passage Ă  la conscience claire et distincte de ce qui, jusqu'alors, Ă©tait automatique ou implicitement vĂ©cu`` Lafon 1963-69.♩ Loi de prise de conscience. ,, L'individu prend conscience d'une relation d'autant plus tard et plus difficilement que sa conduite a impliquĂ© plus tĂŽt, plus longtemps ou plus frĂ©quemment l'usage automatique de cette relation ». Loi formulĂ©e par Ed. ClarapĂšde dans les Archives de Psychologie, en 1918, t. XVII, p. 71`` Lalande 1968.Rem. Cf. infra I A 2 et I A 3.− [P. oppos., en partic., Ă  l'Ă©tat rĂ©flexif, Ă  l'Ă©tat de sommeil, Ă  l'Ă©tat inconscient ou Ă  l'inconscient] Quand la prĂ©sence d'un organe atteint le seuil de la conscience, cet organe commence Ă  mal fonctionner. La douleur est un signal d'alarme Carrel, L'Homme, cet inconnu,1935, p. 130.Mon passĂ©, ... s'enfonce dans une conscience crĂ©pusculaire oĂč la mĂ©moire sombre et s'Ă©teint RicƓur, Philos. de la volontĂ©,1949, p. 41614. De ce corps-sujet, nous n'avons donc pas vĂ©ritablement conscience, mais par lui nous avons conscience de la totalitĂ© du monde. En un mot, la conscience du corps est latĂ©rale et rĂ©trospective; ... J. Vuillemin, L'Être et le travail,1949, p. Conscience obscure, confuse; conscience de veille; seuil, Ă©veil, Ă©clipse de la conscience; lueur, Ă©clair de conscience; arriver Ă  la conscience; atteindre, franchir le seuil de la conscience.♩ Conscience marginale [W. James] ,,... contenu plus ou moins confus de la conscience, en marge de la conscience claire proche du prĂ©-conscient et du subliminal`` Ancelin 1971.Rem. Pour conscience claire, cf. supra conscience rĂ©flĂ©chie.♩ Conscience hypnagogique. Conscience relative Ă  la phase hypnagogique du sommeil. 2. PSYCHOPATHOL., PSYCHANAL. La conscience psychasthĂ©nique prĂ©sente un mode trĂšs particulier que dĂ©signent les noms de folie lucide, de dĂ©lire avec conscience le malade est plus que conscient de son dĂ©sordre, il l'observe, le critique, le juge et le repousse Mounier, TraitĂ© du caractĂšre,1946, p. 27215. Le sens profond de la cure psychanalytique n'est pas une explication de la conscience par l'inconscient, mais un triomphe de la conscience sur ses propres interdits par le dĂ©tour d'une autre conscience dĂ©chiffreuse. L'analyste est l'accoucheur de la libertĂ©, en aidant le malade Ă  former la pensĂ©e qui convient Ă  son mal; il dĂ©noue sa conscience et lui rend sa fluiditĂ©... RicƓur, Philos. de la volontĂ©,1949, p. 376.− Conscience morbide. ,,... structure gĂ©nĂ©rale de la personnalitĂ© du psychopathe telle qu'elle lui apparaĂźt Ă  lui-mĂȘme ...`` Porot 1960. − Prise de conscience. AccĂšs Ă  la conscience claire, par une cure psychanalytique, d'un conflit jusque-lĂ  refoulĂ© dans l'inconscient et faisant problĂšme. 3. Cour. [Emplois correspondant Ă  certains des emplois philosophiques exposĂ©s supra; le plus souvent avec un adj. indiquant la qualitĂ© de la connaissance et suivi d'un compl. dĂ©terminatif]a [Correspond Ă  la notion philosophique de conscience immĂ©diate, spontanĂ©e] Conscience de immĂ©diate, intuitive, synthĂ©tique et assez floue de quelque chose.− Locutions♩ Avoir la conscience vague, obscure... de qqc. Avoir l'intuition, l'impression, le sentiment de quelque chose; avoir connaissance, se rendre compte de quelque chose de façon trĂšs globale. Avoir conscience de + inf. passĂ©; avoir conscience que[Souvent dans des constr. nĂ©gatives] . Ne pas avoir conscience de qqc.; n'avoir aucune conscience de qqc. Ne plus avoir conscience de + inf. passĂ©. ,,Je n'ai pas eu conscience qu'il pleuvait. J'ai eu conscience d'ĂȘtre suivi. J'ai une vague conscience que ce rouge est plus vif, que ce raisonnement ne conclut pas`` 1962, Foulq. 1971.Nul de nous n'a conscience de sa propre nature, sans quoi ... les mystĂšres de l'Ăąme nous seraient parfaitement connus Cousin, Hist. de la philos. du XVIIIes.,1829, p. 197.À certains instants, la vĂ©ritĂ© est si forte que je n'ai plus conscience d'avoir Ă©tĂ© dans l'erreur J. Bousquet, Traduit du silence,1935-36, p. 171.Une amorce de sieste dont il avait l'agrĂ©able et vague conscience A. Arnoux, Roi d'un jour,1956, p. 288.Rem. Ne pas avoir conscience que ,,On emploie le subjonctif dans les phrases subordonnĂ©es Ă  ce verbe. Elle n'avait plus conscience que Marius fĂ»t lĂ  V. Hugo. La construction affirmative demande l'indicatif. J'ai conscience que vous avez raison`` G. O. D'HarvĂ© [36, p. 209] ds DuprĂ© 1972.♩ Perdre conscience de qqc. Perdre la notion de quelque chose, ne plus en avoir la connaissance minimale qui permettrait en particulier d'ajuster son comportement. Perdre toute conscience de ses actes; perdre la conscience du rĂ©el, du temps, des lieux; perdre conscience de tout. Dans le mĂȘme sens ne plus avoir conscience de qqc. C'Ă©tait un Ă©tonnement pour ses camarades, que de le voir, au milieu de graves prĂ©occupations, perdre conscience des biensĂ©ances et de sa dignitĂ© Arland, L'Ordre,1929, p. 21.b [Correspond Ă  la notion philosophique de conscience rĂ©flĂ©chie, claire et mĂ©diate] Connaissance claire, acquise par l'analyse et la rĂ©flexion, de l'expĂ©rience vĂ©cue. Cette immense dĂ©perdition des forces humaines, qui a lieu par l'absence de direction et faute d'une conscience claire du but Ă  atteindre Renan, L'Avenir de la science,1890, p. 122.Dans la pleine conscience de la responsabilitĂ© que j'assume, ... j'ai cru bien faire en vous parlant ainsi Bernanos, Sous le soleil de Satan,1926, p. 134.− Locutions♩ Avoir la conscience claire, intense... de qqc. Avoir une connaissance claire, le sentiment net de quelque chose; sentir avec intensitĂ© la rĂ©alitĂ© de quelque chose. Avoir la conscience distincte de qqc.; avoir la conscience que; donner une conscience nette de qqc.; avoir une haute conscience de sa valeur. J'aime Ă  le voir ainsi, ayant la confiance de sa force et la conscience de son mĂ©rite A. Dumas PĂšre, Richard Darlington,1832, I, 1, p. 28.Il est indispensable ... que vous preniez pleinement conscience de l'Ă©tendue de votre faiblesse M. Butor, La Modification,1957, p. 11316. ... ils ne lui offraient pas de conseils et elle n'en demandait pas. Elle avait conscience qu'il n'appartenait qu'Ă  elle de faire son choix et d'arrĂȘter sa vie,... HĂ©mon, Maria Chapdelaine,1916, p. 194.♩ Prendre conscience de qqc. AcquĂ©rir la connaissance claire de quelque chose; apercevoir quelque chose avec suffisamment de nettetĂ© pour en tenir compte le cas Ă©chĂ©ant. Prendre claire et prĂ©cise conscience de qqc., prendre une conscience intense de qqc., prendre pleine/pleinement conscience de qqc.; donner une conscience nette de qqc. Pour moi, Ă©tranger dans cette vie harmonieuse, j'en prenais une conscience intense BarrĂšs, Le Jardin de BĂ©rĂ©nice,1891, p. 9617. Il y a un mouvement spontanĂ© des masses. Le rĂŽle des communistes est d'en prendre conscience, pour le faire aboutir .... Il ne s'agit pas pour eux d'infuser en quelque sorte aux prolĂ©taires un idĂ©al qui ne leur serait pas immanent, mais au contraire de leur faire prendre pleine conscience de ce qu'ils sont J. Lacroix, Marxisme, existentialisme, personnalisme,1949, p. de conscience. Fait de prendre connaissance, conscience de quelque chose, en particulier de l'existence d'un problĂšme, par une dĂ©marche intĂ©rieure souvent plus morale qu'intellectuelle. Le tiers monde, sans une sĂ©rieuse prise de conscience individuelle, ne sera jamais pour nous qu'une formule [J. R.] ds Giraud-Pamart1971.SYNT. Prise de conscience claire, aiguĂ«; prise de conscience d'une idĂ©e, d'un phĂ©nomĂšne, d'une transformation, d'une difficultĂ©, d'un problĂšme; vĂ©ritable prise de conscience; provoquer une prise de conscience.♩ Avoir toute sa conscience. Jouir de toutes ses facultĂ©s de connaissance actuelle, avoir tous ses esprits. ♩ Perdre conscience. Ne plus ĂȘtre prĂ©sent Ă  soi-mĂȘme, perdre la connaissance de son existence du fait de l'endormissement, d'une drogue...; s'Ă©vanouir. Perte de conscience. Reprendre conscience. Reprendre connaissance, revenir Ă  soi. Synon. reprendre ses esprits, ses sa conscience. Le gazon me reçut, Ă©tendue et molle ... Quand je repris conscience, ... je respirais, le nez frottĂ© d'eau de Cologne, aux pieds de ma mĂšre Colette, La Maison de Claudine,1922, p. 65.Il se laissa choir sur le matelas, et perdit conscience. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il faisait jour R. Martin du Gard, Les Thibault,Le Cahier gris, 1922, p. 64118. OpĂ©rĂ© le 2. AnĂ©antissement de l'ĂȘtre sous l'action de l'Ă©ther, la chute dans un abĂźme obscur et sonore, ce grand bruit de cloches semblables Ă  celles des trains amĂ©ricains, surtout cette impossibilitĂ© de rĂ©sister, de se retenir Ă  quoi que ce soit, il doit y avoir un peu de tout cela dans la mort. J'ai trouvĂ© curieuse la minute qui a prĂ©cĂ©dĂ© la perte de conscience, mais pas le moins du monde effrayante. Green, Journal,1929, p. [La conscience du point de vue de son objet]1. Cour. cf. supra I A 3.2. PHILOS. Conscience de soi-mĂȘme, conscience non-thĂ©tique de soi, conscience poĂ©tique; conscience du corps, du vĂ©cu; conscience d'autrui, de l'autre; conscience d'objet, de l'objet; conscience du rĂ©el; conscience thĂ©tique du monde; conscience subjective de soi, conscience objective du nous; conscience perceptive, percevante 19. La conscience de soi pour s'affirmer doit se distinguer de ce qui n'est pas elle. L'homme est la crĂ©ature qui, pour affirmer son ĂȘtre et sa diffĂ©rence, nie. Camus, L'Homme rĂ©voltĂ©,1951, p. LING. Conscience linguistique [ling. saussurienne],,... sentiment intime que le locuteur a des rĂšgles et des valeurs linguistiques ...`` Ling. 1972; cf. aussi Vachek 1960.4. SOCIOL. Conscience de classe. Connaissance claire qu'ont les membres d'une classe sociale du statut qu'occupe leur classe dans l'Ă©chelle de la sociĂ©tĂ© diffĂ©renciĂ©e dont elle fait partie, et les sentiments que suscite cette connaissance 20. ... comment Marx, ... aurait-il mĂ©connu cette action prolĂ©tarienne? ... cette action, tout en assurant en effet au prolĂ©tariat quelques avantages Ă©conomiques partiels, se rĂ©sume surtout Ă  accroĂźtre sa conscience de classe, Ă  dĂ©velopper en lui le sentiment de ses maux et celui de sa force. JaurĂšs, Ét. socialistes,1901, p. Cf. infra I C conscience [Emplois mĂ©ton. dans lesquels la conscience apparaĂźt comme pouvant ĂȘtre le fait d'un sujet isolĂ© ou d'une collectivitĂ©] Ensemble des faits psychiques, saisis par la conscience spontanĂ©e, propres Ă  une personne ou Ă  un ensemble de personnes qui les ont en commun; p. mĂ©ton. siĂšge de ces phĂ©nomĂšnes prĂ©sentĂ© comme un lieu oĂč ils se dĂ©rouleraient. Ma conscience est une forteresse Vigny, Le Journal d'un poĂšte,1846, p. 1249.Ce qu'il y a de meilleur dans la conscience moderne est le tourment de l'infini Sorel, RĂ©flexions sur la violence,1908, p. 3921. ... il le contemplait maintenant du mĂȘme regard avide qu'il eĂ»t regardĂ© sa propre conscience. Et comme sa propre conscience, il eĂ»t voulu aussi le jeter hors de lui, revenir dessus, le piĂ©tiner, l'anĂ©antir... Bernanos, L'Imposture,1927, p. 454.− SOCIOL. Conscience collective, ou commune, ou de groupe [Durkheim] Ensemble des faits psychiques reprĂ©sentations, idĂ©es, sentiments, aspirations, croyances, interdits... communs aux membres d'une mĂȘme sociĂ©tĂ©, qui se manifeste par les rites, les traditions, les institutions... et dont l'existence est particuliĂšrement ressentie lors de certains rassemblements. Ses poussĂ©es de fiĂšvre [de la monnaie], ses dĂ©pressions, ses surexcitations, ses langueurs correspondent Ă  des maladies de la conscience collective A. Arnoux, Pour solde de tout compte,1958, p. 160.Rem. ,,Dans la psychologie des foules de G. Le Bon, la conscience collective est l'unitĂ© affective de la foule, rĂ©alitĂ© nĂ©e du rassemblement et de la tension groupale et dĂ©terminant les rĂ©actions, les conduites, les croyances de la masse qui se comporte comme un vaste corps. Cette conscience aurait pour caractĂ©ristique d'ĂȘtre incapable de rĂ©flexion ou d'intelligence et ne comporte que des sentiments et Ă©motions collectives, contagieuses et poussant Ă  l'action immĂ©diate`` Mucch. Sc. soc. 1969.II.− [La conscience en tant qu'elle juge la moralitĂ© de ce qu'elle connaĂźt] Conscience morale. PropriĂ©tĂ© particuliĂšre de la conscience humaine supra I qui permet Ă  l'homme de porter des jugements normatifs immĂ©diats, fondĂ©s sur la distinction du bien et du mal, sur la valeur morale de ses actes; connaissance intuitive, sentiment intime de cette valeur. La conscience prononce sur toutes choses avec l'Ă©quitĂ© Mmede StaĂ«l, De l'Allemagne,t. 4, 1810, p. 324.Je suis parvenu Ă  avoir la ferme conviction que ... ce qu'on appelle conscience n'est que la vanitĂ© intĂ©rieure Flaubert, Correspondance,1838, p. 3922. L'entretien intime de deux scĂ©lĂ©rats n'est jamais long... Quelque secret que soit leur entretien, il a toujours deux insupportables tĂ©moins; Dieu, qu'ils ne voient pas; et la conscience qu'ils sentent. Hugo, Han d'Islande,1823, p. 180.− Allus. littĂ©r. ,,Science sans conscience n'est que ruine de l'Ăąme`` Rabelais, Pantagruel, II, 8. − P. mĂ©ton. de suj. [La conscience morale en tant qu'elle est le fait d'un ensemble de pers.] Conscience publique. ,,Un acte pareil est une insulte Ă  la conscience publique`` du genre humain, conscience morale des nations cf. Durkheim, De la Division du travail soc., 1893, p. 4.♩ Par dĂ©rision 23. Quelques gĂ©nĂ©ralitĂ©s sans prĂ©cision sur la fidĂ©litĂ© et le dĂ©vouement que les salariĂ©s de toutes sortes doivent Ă  ceux qui les emploient, sur la modĂ©ration avec laquelle ces derniers doivent user de leur prĂ©pondĂ©rance Ă©conomique, une certaine rĂ©probation pour toute concurrence trop ouvertement dĂ©loyale, pour toute exploitation par trop criante du consommateur, voilĂ  Ă  peu prĂšs tout ce que contient la conscience morale de ces professions. Durckheim, De la Division du travail soc.,1893p. [La conscience morale du point de vue de sa qualitĂ©, de ses diffĂ©rents degrĂ©s d'intensitĂ© apprĂ©ciĂ©s relativement au systĂšme des valeurs morales communes Ă  tous les membres du groupe] Conscience droite, intĂšgre, dĂ©licate, scrupuleuse, timorĂ©e. Comme il n'Ă©tait Ă  la cour que depuis quelques heures, sa conscience de province Ă©tait terriblement pointilleuse MĂ©rimĂ©e, Chronique du rĂšgne de Charles IX,1829, p. 108.Mon mari a beaucoup plus d'estime pour Michel Korsakof Ă  cause de son caractĂšre irrĂ©ductible et pour sa conscience de granit G. Leroux, Rouletabille chez le tsar,1912, p. 39.− Conscience large. Conscience peu scrupuleuse. Synon. conscience facile, souple, Ă©lastique fam..Avoir la conscience large, facile, souple, Ă©lastique fam.. Ne pas ĂȘtre scrupuleux et se juger avec une grande indulgence. Synon. ne pas avoir la conscience chatouilleuse fam..Il ne me plaĂźt pas, comme Ă  vous, de revenir sur des incidents oubliĂ©s. − C'est que vous avez la conscience facile EstauniĂ©, L'Empreinte,1896, p. 20124. ... les idĂ©alistes petits bourgeois n'ont pas toujours la conscience chatouilleuse; Ă  l'occasion ils sont capables d'en encaisser gros sans broncher. S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 547.− Homme de conscience. Homme de devoir. Être homme de conscience; avoir de la conscience. Avoir Ă  conscience de + inf. Tenir pour une obligation de, se faire un devoir de. Faire preuve de conscience. Les hommes de conscience voulaient marcher avec la Constitution Ă  laquelle on leur avait fait jurer d'ĂȘtre fidĂšles Mmede Chateaubriand, MĂ©moires et lettres,1847, p. 59.♩ [Dans un sens anton.] Homme sans conscience; ĂȘtre sans conscience; faire qqc. sans conscience; manquer de conscience; ne pas avoir de conscience. Tu es donc sans conscience, puisque tu enseignes et dĂ©montres des choses que tu ne sais pas Flaubert, Smarh,1839, p. 17.Votre conscience a besoin de trouver un Ă©cho dans une autre conscience. Vous tombez mal, Monsieur Ancelot, je n'ai pas de conscience AymĂ©, Travelingue,1941, p. 939.♩ Avec la conscience du devoir accompli. En jugeant avoir accompli son devoir conformĂ©ment au systĂšme moral acceptĂ© 25. ... mon pauvre homme voit la grande charrette de l'hĂŽtel riverain s'enfoncer sous les arbres ... et criant, sous le poids des malles et des valises, tandis que lui philosophe pensif, s'en retourne Ă  la lueur des Ă©toiles avec sa brouette vide. ... mais il n'en vient pas moins lĂ  chaque jour, avec la conscience du devoir accompli, ... Hugo, Le Rhin,1842, p. 290.− P. mĂ©ton. Personne douĂ©e d'une conscience morale particuliĂšrement vive, Ă  laquelle elle se conforme sans compromis. Conscience droite; ĂȘtre une haute conscience, une conscience pure; tenir qqn pour une conscience. Il faut, en ces heures pĂ©rilleuses ... la tranquille rĂ©solution des hautes consciences dans l'accomplissement du devoir Clemenceau, L'IniquitĂ©,1899, p. 441.Clemenceau, qu'il [Swann] dĂ©clarait maintenant avoir tenu toujours pour une conscience, un homme de fer Proust, Le CĂŽtĂ© de Guermantes 2,1921, p. 582.B.− [La conscience morale du point de vue de son fonctionnement, en tant qu'entitĂ© personnelle, comme dĂ©tachĂ©e de soi et personnifiĂ©e, que l'on interroge ou interpelle, qui rĂ©agit et juge, avec laquelle il faut transiger, auprĂšs de laquelle on doit se justifier, qui manifeste son approbation ou sa dĂ©sapprobation avant ou aprĂšs l'accomplissement d'un acte...] Notre conscience est un juge infaillible, quand nous ne l'avons pas encore assassinĂ©e Balzac, La Peau de chagrin,1831, p. 150.Si vous avez... dans votre passĂ©... de ces... ces fautes qui troublent notre conscience... ne semblent pas... mĂ©riter de pardon... des fautes en apparence irrĂ©parables, ... le pouvoir m'est donnĂ© de vous en absoudre Bernanos, Monsieur Ouine,1943, p. 152026. ... au moment de contracter des devoirs envers cette dame, un scrupule de conscience m'est venu. Depuis le temps que j'ai perdu l'habitude de... de... de l'amour, enfin je ne savais plus si je serais encore capable de... de..., vous savez bien... Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, La Rouille, 1882, p. Conscience bourrelĂ©e, inquiĂšte; remords de conscience; ĂȘtre tourmentĂ© par sa conscience; se faire un scrupule de conscience de qqc.; interroger sa conscience, tenir Ă  l'approbation de sa conscience, prendre le chemin tracĂ© par la conscience; composer, transiger, trouver des accommodements avec sa conscience; blesser, gĂȘner la conscience de qqn; conscience qui reproche qqc. Ă  ,,La question de savoir si le jugement est antĂ©rieur ou postĂ©rieur au sentiment dans la conscience morale, est controversĂ©e selon J. Lachelier, ,,le propre de la conscience est d'approuver ou de blĂąmer, la joie et la douleur ne venant qu'aprĂšs le jugement moral``; selon M. BernĂšs, il faudrait au contraire la dĂ©finir propriĂ©tĂ© qu'a l'esprit humain de sentir la valeur morale, et de rendre ce sentiment explicite au moyen de jugements normatifs» Lalande 1968.− Voix de la conscience. Injonction de la conscience relative Ă  un acte futur. Être attentif Ă  la voix de sa conscience, Ă©touffer la voix de sa conscience. Il n'y a pas une voix qui vous crie [MgrSibour] que vous devez prĂȘter Ă  la critique, pas une voix, celle de votre conscience moins que les autres, qui vous avertisse en secret E. Delacroix, Journal,t. 2, 1854, p. 143.Il [MrMachelin] se fit honte d'une pareille faiblesse, et Ă©couta la voix de sa conscience. Lucien Ă©pouserait l'apprentie modiste comme son devoir l'obligeait AymĂ©, Le Nain,1934, p. 79.Rem. ,,M. BernĂšs ajoute que l'expression classique la voix de la conscience » est une image qui n'a rien d'essentiel. Elle n'exprime que le caractĂšre immĂ©diat et spontanĂ© de la conscience; mais elle en fait disparaĂźtre l'intĂ©rioritĂ©. Elle se rattache Ă  la conception thĂ©ologique d'un Dieu Ă©tranger qui se fait entendre dans l'Ăąme, non Ă  la donnĂ©e psychologique d'une vie intĂ©rieure qui est nous-mĂȘmes. On peut remarquer d'autre part, en faveur de cette image, qu'elle correspond Ă  un fait rĂ©el d'objectivation souvent observĂ© en psychologie; par exemple dans les dĂ©doublements de la conscience, l'inspiration artistique, etc.`` Lalande, 1968.− Crise, drame de conscience 27. Le seigneur communiste, demeurĂ© seul Ă  l'Ă©cart du champ de bataille, se dĂ©battait dans une crise de conscience hĂ©sitant s'il marcherait contre le peuple. AymĂ©, Le Puits des images,1932, p. 72.− Affaire de conscience. ProblĂšme mettant en jeu la conscience morale parce qu'il implique, pour que soit prĂ©servĂ©e la paix de la conscience, le besoin et la nĂ©cessitĂ©, malgrĂ© certaines difficultĂ©s, de se conformer Ă  une obligation morale. C'est une affaire de conscience; ce n'est pas une affaire de conscience; faire de qqc. une affaire de conscience. Il faut voir les choses comme elles sont. Quoi! d'ĂȘtre malade, ce n'est pas une affaire de conscience! Bernanos, La Joie,1929, p. 578.− Faire qqc. selon, suivant, contre sa conscience. Parler selon sa conscience. Agir contre sa conscience. [En parlant de qqc.] Être contre la conscience de qqc. Je dĂ©sapprouve toutes ces mesures; elles sont contre ma conscience, et je ne signerai pas Scribe, Bertrand et Raton,1833, IV, 5, p. 199.Si les juges ont dĂ©cidĂ© selon leur conscience, on ne saurait leur en faire un reproche AymĂ©, Vogue la galĂšre,1944, p. 46.− Avoir sa conscience pour soi. Avoir, quoi qu'il arrive, la certitude et la satisfaction d'agir − ou d'avoir agi − selon sa conscience. Il me reste ma conscience 28. Il avait renoncĂ© Ă  beaucoup de choses, il n'Ă©crivait plus, il ne s'amusait pas tous les jours mais ce qu'il avait gagnĂ© en Ă©change, c'est qu'il avait sa conscience pour lui, et ça c'Ă©tait Ă©norme. S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 217.− Bonne conscience. Conscience satisfaite de l'homme qui a le sentiment d'agir conformĂ©ment aux valeurs morales et de n'avoir aucun reproche Ă  se faire. Avoir bonne conscience 29. MystĂ©rieuse candeur, et inquiĂ©tante, mais d'une inquiĂ©tude charmante et qui est Ă  la fausse, Ă  la coupable sĂ©curitĂ© du libertinage... la sĂ©curitĂ© mĂȘme, par l'effort incessant d'une bonne conscience... Verlaine, Confessions,1895, p. 118.♩ Synon. conscience conscience satisfaite est triste, et l'accomplissement du devoir se complique d'un serrement de cƓur Hugo, Les MisĂ©rables,t. 2, 1862, p. 408.♩ [Souvent par dĂ©rision] Convictions ». Mot qui permet de mettre, avec une bonne conscience, le ton de la force au service de l'incertitude ValĂ©ry, Mauvaises pensĂ©es et autres,1942, p. 178.♩ PĂ©j. Se donner bonne conscience. Trouver les accommodements et l'indulgence nĂ©cessaires vis-Ă -vis de soi-mĂȘme pour avoir Ă  moindre frais le sentiment de s'acquitter de ses obligations morales et de n'avoir rien Ă  se reprocher [Le suj. dĂ©signe qqc.] Donner bonne conscience Ă  qqn; s'acheter une bonne conscience. Jamais cet homme ne crĂ©era un vrai parti de gauche; il sert tout juste d'alibi aux gens qui veulent s'acheter une bonne conscience Ă  bas prix... S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 524.− Mauvaise conscience. Conscience insatisfaite et culpabilisĂ©e de l'homme qui a le sentiment de n'avoir pas − ou d'avoir mal − respectĂ© les valeurs morales. Avoir mauvaise conscience [Le suj. dĂ©signe qqn ou qqc.] Donner mauvaise conscience Ă  qqn. Ainsi risque-t-elle [la littĂ©rature], aprĂšs avoir Ă©tĂ© au 18esiĂšcle, la mauvaise conscience des privilĂ©giĂ©s, de devenir, au 19esiĂšcle, la bonne conscience d'une classe d'oppression Sartre, Situations II,1948, p. 136.♩ Être la mauvaise conscience de qqn. Rappeler Ă  qqn les raisons qu'il a d'avoir mauvaise conscience 30. Je le gĂȘne, tu comprends. .... Tu as vu le genre de gens qu'il frĂ©quente? Nous sommes sa mauvaise conscience; il ne demande qu'Ă  s'en dĂ©barrasser. » S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 401.− Avoir la conscience nette, pure; ĂȘtre de conscience pure; conscience sans reproche; avoir la conscience tranquille; faire qqc. avec la conscience tranquille; avoir sa conscience en rĂšgle; se mettre en rĂšgle avec sa conscience; avoir la conscience en paix, en repos; assurer le repos de sa conscience; faire qqc. pour le repos de sa conscience, pour apaiser sa conscience. Rollin a rĂ©pandu sur les crimes des hommes le calme d'une conscience sans reproche Chateaubriand, GĂ©nie du christianisme,t. 2, 1803, p. 97.Elle qui n'avait jamais fait de mal, et dont la conscience Ă©tait si pure! Flaubert, Un CƓur simple,1877, p. 45.♩ P. iron. Le pauvre Bayvet se promenait tranquillement avec la conscience tranquille de ses cent mille livres de revenu E. Delacroix, Journal,t. 2, 1853, p. 90.♩ Par acquit de conscience; pour l'acquit de sa conscience littĂ©r.; p. ell., par conscience. Pour s'acquitter d'une obligation et assurer, quoi qu'il arrive, la tranquillitĂ© de sa conscience, mais sans conviction et en se donnant le moins de peine possible. Elle les talocha [les deux enfants] encore par conscience Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, En famille, 1881, p. 358.Je cherchai plutĂŽt par acquit de conscience qu'avec conviction s'il Ă©tait possible, ... de donner Ă  mes attributions toute l'ampleur et toute l'autoritĂ© qui me paraissaient indispensables Joffre, MĂ©moires,1916, p. 431.− Loc. adv. En toute conscience. En toute honnĂȘtetĂ©, en toute probitĂ©. Être tenu en conscience de + inf.; en bonne conscience, en toute tranquillitĂ© de conscience; en sĂ»retĂ© de conscience. Sans porter aucunement atteinte Ă  la conscience morale. Mes devoirs sont remplis et je ne me crois plus engagĂ© Ă  rien en conscience Chateaubriand, Correspondance gĂ©n.,t. 2, 1789-1824, p. 11231. ... en demeurant irrĂ©prochable comme homme privĂ©, on pourra, comme homme public, ĂȘtre en sĂ»retĂ© de conscience et d'honneur le dernier des misĂ©rables. Lamennais, De la Religion,1repart., 1825, p. 45.♩ En mon Ăąme et conscience, dans ma conscience. Dans ma plus intime dĂ©rision. En mon Ăąme et conscience ... et la main sur le cƓur, je te trouve moche AymĂ©, Le BƓuf clandestin,1938, p. 131.♩ [Formule du serment que prononce le premier jurĂ© avant de faire connaĂźtre le verdict du jury] Sur mon honneur et ma conscience, devant Dieu et devant les hommes, la dĂ©claration du jury est...Jurer qqc. sur son Ăąme et conscience. Elle a repris son air affable quand je lui ai jurĂ© sur mon Ăąme et conscience que, ... le mĂ©tier de farceur littĂ©raire ne convenait nullement Ă  mon caractĂšre et Ă  ma position Janin, L'Âne mort et la femme guillotinĂ©e,1829, p. 5.− [Loc. liĂ©es aux notions de faute et de remords en tant qu'ils sont ressentis par l'ĂȘtre humain comme ayant un caractĂšre pesant et constituant une charge Ă  porter]♩ Fam. Avoir qqc. sur la conscience. Avoir un grave manquement Ă  la morale Ă  se reprocher. En avoir gros sur la conscience; se charger la conscience; mettre, laisser qqc. sur la conscience de qqn. Faire, laisser peser sur lui l'entiĂšre responsabilitĂ© de quelque chose. Observons les rĂšgles, afin de n'avoir aucun poids sur la conscience A. Arnoux, RĂȘverie d'un policier amateur,1945, p. 46.P. mĂ©taph., pop. ou arg. Se mettre un aliment sur la conscience. Mettre un aliment dans son estomac, charger son estomac de cet aliment, manger quelque chose. Se coller un cataplasme sur la conscience. Manger beaucoup. Allons, colle-toi ça sur la conscience, lui dit la bonne femme en lui tendant un bol de bouillon » Bruant, 1901, p. 207.♩ [Le suj. dĂ©signe un manquement aux valeurs morales ou le sentiment de culpabilitĂ© consĂ©cutif Ă  ce manquement] Charger la conscience de qqn; peser sur/Ă  la conscience de qqn; rester sur la conscience de qqn. Il y a un pĂ©chĂ© qui doit lourdement charger sa conscience A. Dumas PĂšre, Don Juan de Marana,1836, I, 4, p. 9.[Voiturier] sentait peser sur sa conscience trente cinq ans d'action anticlĂ©ricale et progressiste AymĂ©, La Vouivre,1943, p. 247.♩ Dire tout ce qu'on a sur la conscience. Dire, avouer tout ce que l'on a Ă  se reprocher. DĂ©charger, soulager, libĂ©rer sa conscience. C.− P. [La conscience morale en tant que pouvoir, droit de juger et d'agir selon ce jugement]− LibertĂ© de conscience. LibertĂ© laissĂ©e Ă  chacun, en particulier par les pouvoirs publics, de juger des doctrines, religieuse et philosophique notamment, qui lui conviennent, accompagnĂ©e de la libertĂ© d'y conformer sa vie. Respecter la libertĂ© de conscience, reprendre sa libertĂ© de conscience 32. ... celui qui n'est aux prises qu'avec des niais injustes doit s'interroger avant de leur cĂ©der, et partir de lĂ  pour reconnaĂźtre qu'il n'y a nulle part, entre Dieu et lui, de contrĂŽle lĂ©gitimement absolu pour les faits de sa vie intime. La consĂ©quence Ă©tendue Ă  tous de cette vĂ©ritĂ© certaine, c'est que la libertĂ© de conscience est inaliĂ©nable. G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 348.♩ Étouffer, opprimer, violenter les consciences. EmpĂȘcher par quelque moyen, en particulier par la force et la rĂ©pression, l'usage et/ou la manifestation de la libertĂ© de conscience. ♩ DR. DU TRAVAIL, JOURN. Clause de conscience. Disposition lĂ©gale permettant Ă  un journaliste de rompre le contrat le liant Ă  son employeur, pour des raisons de libertĂ© de conscience, en cas de changement d'orientation du journal, et cela dans des conditions d'indemnisation Ă©quivalant Ă  celles prĂ©vues pour les licenciements abusifs cf. G. Belorgey, Le Gouvernement et l'admin. de la France, 1967, p. 144.− Vendre sa conscience. Abandonner Ă  d'autres personnes, en Ă©change de certains avantages, son pouvoir et son droit de juger par soi-mĂȘme et de se dĂ©terminer librement. Marchander, acheter la conscience de qqn. − Objection de conscience. Action d'objecter des devoirs supĂ©rieurs d'ordre religieux, ou simplement moral, pour refuser d'accomplir une obligation lĂ©gale; en partic., refus d'accomplir ses obligations militaires au nom de la religion, ou de la morale, qui condamne la violence et le fait de tuer. Objecteur de conscience. Celui qui oppose une objection de conscience Ă  l'accomplissement de ses obligations militaires 33. Des militants de l'antimilitarisme comme des pacifistes comprirent que la dĂ©fense de la nation et de la justice ne faisait qu'un et que cette dĂ©fense exigeait parfois que l'on prenne les armes. Des objecteurs de conscience voulurent ĂȘtre des soldats. B. CacĂ©rĂšs, Hist. de l'Ă©duc. pop.,1964, p. [La conscience morale en tant qu'ensemble des jugements en fonction desquels une personne agit; par suite, la conscience en tant que lumiĂšre qui permet d'orienter ses actes, de diriger sa vie] Éclairer, diriger, endormir, obscurcir les consciences. L'honneur national! » grommela-t-il, de nouveau. Tous les grands mots sont dĂ©jĂ  mobilisĂ©s, pour endormir les consciences! ... » R. Martin du Gard, Les Thibault,L'ÉtĂ© 1914, 1936, p. 484.− P. mĂ©ton. [La conscience morale en tant que siĂšge des pensĂ©es, des sentiments les plus intimes ou les plus secrets] Lire, pĂ©nĂ©trer dans les consciences; sonder les consciences. Il avait le don de conseil; on l'appelait le voyant; il lisait dans les consciences Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 396.3. [La conscience morale considĂ©rĂ©e comme ayant son siĂšge dans le cƓur]a [Le passage de conscience Ă  cƓur s'explique par le fait que le premier symbolise l'honnĂȘtetĂ© morale et le second la sincĂ©ritĂ©; p. rĂ©f. au geste qui consiste Ă  mettre la main sur son cƓur pour protester de sa sincĂ©ritĂ©, et pour inviter qqn Ă  dire la vĂ©ritĂ©] LittĂ©r., vieilli. Mettre la main sur la conscience. S'interroger en toute honnĂȘtetĂ©. Je parie que vous-mĂȘme vous avez fait vos farces. Voyons, la main sur la conscience, est-ce vrai? Maupassant, Une Vie,1883, p. 127.b MARBRERIE, SERR. ,,PiĂšce en bois ... garnie de fer ou seulement en fer, que l'on pose sur la poitrine pour soutenir et pousser le foret pendant qu'on le fait tourner avec un archet`` Chabat t. 1 1875, Chabat 1881. Plaque de conscience R. Champly, Nouv. Encyclop. pratique,t. 11, 1927, p. 89.D.− [La conscience morale du point de vue de son application dans des domaines particuliers]1. [La conscience morale appliquĂ©e aux obligations professionnelles] Conscience professionnelle. Scrupuleuse honnĂȘtetĂ© que l'on apporte Ă  l'exĂ©cution de son travail, inspirĂ©e par le sens des exigences de sa profession accompagnĂ© de la volontĂ© de s'en acquitter au mieux quelles que soient les difficultĂ©s. Mettre beaucoup de conscience dans son travail; faire un travail avec conscience; travailler en conscience; travail qui est de conscience. Synon. conscience du/de mĂ©tier, conscience travail Ă©tait de conscience ... cent et cent fois j'avais fait, dĂ©fait et refait la mĂȘme page Chateaubriand, MĂ©moires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 251.Nous le vĂźmes [le nouveau] qui travaillait en conscience, cherchant tous les mots dans le dictionnaire et se donnant beaucoup de mal Flaubert, Madame Bovary,t. 1, 1857, p. 4.La conscience de certains journalistes est au niveau de leur talent Maupassant, Bel-Ami,1885, p. 15634. Ce manque de conviction dans la valeur de la tĂąche se traduit d'ailleurs chez nombre de bourgeois ... par un affaiblissement de la conscience professionnelle. AymĂ©, Le Confort intellectuel,1949, p. 146.− P. ext. Application, minutie, soin que l'on apporte Ă  l'accomplissement d'un acte quelconque. J'ai recommencĂ© d'aujourd'hui Ă  faire des armes. J'Ă©tudie avec conscience cet art compliquĂ© Flaubert, Correspondance,1847, p. 78.Et il [Voillenier] lisait le journal du matin avec la conscience qu'il apportait Ă  ses moindres actions P. Bourget, Une Fille-mĂšre,1928, p. 199.− IMPRIM. Travail en conscience. Travail particuliĂšrement dĂ©licat pour l'exĂ©cution duquel on s'en rapporte Ă  la conscience professionnelle du typographe qui est, en consĂ©quence, rĂ©munĂ©rĂ© Ă  l'heure ou Ă  la journĂ©e, contrairement Ă  ce qui se passe pour le travail Ă  la piĂšce. Une journĂ©e de conscience. Mettre un compositeur en conscience Ac. 1835-1932. Homme de conscience, Ă©quipe de conscience; ouvriers en conscience; ĂȘtre en conscience.♩ P. mĂ©ton. Ensemble des ouvriers travaillant en conscience. C'est ordinairement la conscience qui corrige les tierces oĂč se fait le travail en conscience, oĂč se tiennent les hommes de conscience. Aller Ă  la conscience Ac. 1835-78. Ce compositeur travaille Ă  la conscience [La conscience morale appliquĂ©e aux obligations religieuses]− Examen de conscience. Examen approfondi, prescrit par l'Église, de ses pensĂ©es, de ses intentions, de ses actes du point de vue de leur valeur morale, fait en particulier pour se prĂ©parer Ă  la confession. Faire son examen de conscience; examen de conscience quotidien. Ces examens de conscience tout faits, oĂč les imaginations pures se dĂ©pravent en rĂ©flĂ©chissant Ă  des monstruositĂ©s ignorĂ©es Balzac, Splendeurs et misĂšres des courtisanes,1847, p. 51835. L'examen de conscience est un exercice favorable, mĂȘme aux professeurs d'amoralisme. Il dĂ©finit nos remords, les nomme, et par ainsi les retient dans l'Ăąme, comme en vase clos, sous la lumiĂšre de l'esprit. À les refouler sans cesse, craignez de leur donner une consistance et un poids charnel. Bernanos, L'Imposture,1927, p. 328.♩ P. ext. Examen de conscience politique. − État fidĂšle de l'empire, sa prospĂ©ritĂ©. − IdĂ©es libĂ©rales de l'empereur sur la diffĂ©rence des partis Las Cases, Le MĂ©morial de Sainte-HĂ©lĂšne,t. 1, 1823, p. 447.Il entreprit ... un examen de conscience artistique de tous ses Ă©crits L. Capet, La Technique supĂ©rieure de l'archet,1916, prĂ©f., p. 6.− Cas de conscience. DifficultĂ© créée par une situation ambiguĂ« oĂč la conscience hĂ©site Ă  se dĂ©terminer dans un sens prĂ©cis faute d'une prescription religieuse Ă  laquelle se rĂ©fĂ©rer dans un tel Examen d'un cas de conscience; poser, rĂ©soudre un cas de conscience; cas de conscience qui pĂšse sur qqn.♩ Faire Ă  qqn un cas de conscience de + subst. ou de + inf. Le tenir pour obligĂ© de faire quelque chose au nom de la morale, quelles que soient les difficultĂ©s qui en rĂ©sultent 36. C'est vraiment une dĂ©solation que de te voir rĂ©primer et lier avec je ne sais quels scrupules ton Ăąme, qui tend de toutes les forces de sa nature Ă  se dĂ©velopper de ce cĂŽtĂ©. On t'a fait un cas de conscience de suivre cet entraĂźnement, et moi je t'en fais un de ne pas le suivre. M. de GuĂ©rin, Correspondance,1834, p. 128.♩ P. ext., cour. Situation conflictuelle dĂ©licate Ă  rĂ©soudre, sa solution engageant la conscience morale du sujet; scrupule. Se faire un cas de conscience de qqc. a Avoir scrupule Ă  faire quelque chose que l'on ressent comme allant Ă  l'encontre de sa conscience morale. b Se tenir pour obligĂ© de faire quelque chose parce que l'on en ressent l'obligation morale. P. ell., vieilli. Se faire une conscience de + subst. ou de + inf. Se faire un cas de conscience de. C'est une conscience de. C'est un cas de conscience de. Si vous avez encore des scrupules, qu'Ă  cela ne tienne tout cas de conscience est respectable Sandeau, Mllede La SeigliĂšre,1848, p. 118.C'est un mot de vĂ©ritĂ© que je te demande, et il ne faut pas te faire conscience de me le dire Sand, François le Champi,1850, p. 136.Quand nous touchions Ă  un magnifique cas de conscience, et dans un problĂšme oĂč toute une nation Ă©tait intĂ©ressĂ©e, il ne pensa qu'Ă  sa personne BarrĂšs, Au service de l'Allemagne,1905, p. 30.− Directeur de conscience. Homme d'Église qui dirige la conscience de quelqu'un pour l'aider Ă  vivre selon les valeurs morales et religieuses. Diriger la conscience de qqn. Avoir un directeur de conscience, avoir la conscience dirigĂ©e, cela lĂšve le cƓur de dĂ©goĂ»t LĂ©autaud, Journal littĂ©r.,t. 1, 1893-1906, p. 85.− HIST. Conseil de conscience. Conseil ecclĂ©siastique appartenant au conseil royal et chargĂ© de rĂ©gler certaines affaires ecclĂ©siastiques. Conseil de conscience de la reine Anne d'Autriche Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 509.Rem. On rencontre ds la docum. a Le verbe trans. conscienciser, nĂ©ol. d'aut. formĂ© sur le modĂšle d'humaniser. Donner la conscience Ă . L'homme est un fabricateur de conscient. Son Ă©minente dignitĂ© vient prĂ©cisĂ©ment de son aptitude Ă  conscienciser » la nature et Ă  l'humaniser L. Daudet, L'HĂ©rĂ©do, 1916, p. 108. b L'adj. conscientiel, ielle, philos. Qui est relatif Ă  la conscience. Étapes conscientielles cf. Philos. Relig., 1957, p. 3215. Le mouvement premier de la rĂ©flexion est... pour transcender la qualitĂ© conscientielle pure de douleur vers un objet-douleur Sartre, L'Être et le NĂ©ant, 1943, p. 401.Prononc. et Orth. [kɔ ̃sjɑ ̃s]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. Conscience morale A. 1. ca 1165 sentiment intĂ©rieur qui juge ce qui est bien et ce qui est mal » Livre des Rois, Ă©d. E. R. Curtius, II, XXIV, 10, p. 107; 1230, sept. bone conscience Ch. de Thib. de Champ., A. Mun. Troyes ds Gdf. Compl.; 1306 en leur consienche A. S. Omer, CXXI, piĂšce 3, ibid.; 1609 cas de conscience, v. cas; 2. av. 1569 libertĂ© de conscience [Louis de Bourbon, prince de] CondĂ©, MĂ©moires, p. 641 ds LittrĂ©; 3. 1721 conscience publique ensemble des opinions morales d'une sociĂ©tĂ© » Montesquieu, Lettres Persanes, 129, ibid.; 4. 1673 la poitrine considĂ©rĂ©e comme siĂšge de la conscience » mettre la main Ă  la conscience s'examiner de bonne foi » MoliĂšre, Le Malade Imaginaire, I, 5. B. 1723 travail d'un typographe taxĂ© pour la durĂ©e, non pour la quantitĂ© d'effort produit » Savary des Bruslons, Dict. universel de comm.. II. Conscience psychologique 1. 1676 philos. Malebranche ds TrĂ©v. 1704 les philosophes entendent par la conscience, le sentiment intĂ©rieur qu'on a d'une chose dont on ne peut former d'idĂ©e claire et distincte; 2. 1762 sentiment que l'ĂȘtre humain a de ses Ă©tats et de ses actes » Rousseau, Emile, I ds LittrĂ©. Empr. au lat. class. conscientia proprement connaissance en commun » claire connaissance qu'on a au fond de soi-mĂȘme, sentiment intime, sentiment, conscience » [notion de bien et de mal]. FrĂ©q. abs. littĂ©r. 15 179. FrĂ©q. rel. littĂ©r. xixes. a 12 637, b 13 693; xxes. a 21 720, b 33 375. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 392. − La CharitĂ© R.. The Concept of judgment in Montaigne. The Hague, 1968, 149 p. − Lindemann R.. Der Begriff der Conscience im französischen Denken. Iena und Leipzig, 124 p.

toute conscience est conscience de quelque chose